Titre: Frères de Chair.

Auteur: Michael Marshall Smith.

Editions: Calmann-Lévy, collection SUSPENSE.

Résumé: La chance? Jack Randall ne veut même pas en entendre parler. Il a cessé d'en avoir le jour où, policier enquêtent sur le truand Vinaldi, il a découvert sa femme et sa fille assassinées. Pour oublier, il a passé cinq ans dans un trou perdu, une ferme d'"alters", des clones qui végètent jusqu'à leur double ait besoin de leur corps. Jack s'est attaché malgré lui à ses pensionnaires et décide de s'enfuir avec six d'entre eux afin de les sauver d'une mort certaine.
Mais dès qu'il regagne New Richmond, une mégapole mobile de 200 étages, où autrefois il se sentait chez lui, Jack se fourre dans le pétrin. Son ex-collègue meurt en voulant l'aider et les alters disapraissent. Lancé à la poursuite des kidnappeurs, Randall va devoir retourner dans la Brèche, un monde virtuel où adolescent, il a participé à une guerre sauvage et sans merci.

Je vais finir par croire qu'il n'y a que William Gibson qui est incapable de faire un bon roman dans la veine du cyber-punk. Celui-ci, au contraire est excellent et regorge d'idées qui mériteraient d'être exploitées un peu plus.
La mégapole volante qui, suite à un accident se voit bloquée à terre, la Brèche, dont l'origine probable est plus qu'intéressante, mais surtout le Raviss. Le Raviss, ce n'est rien d'autre qu'une drogue synthétique utilisée dans la Brèche pour éviter que les soldats ne deviennent fous. Néanmoins, elle a des effets surprenant. Le meilleur exemple en est les soldats qui discutent sur un buisson pendant des heures sous prétexte qu'il est effrayant et qu'ils ne veulent pas le traverser. Sans compter que d'autres hommes trouvent que le buisson d'à coté est encore plus effrayant; ou encore qui donne l'impression de tomber vers le haut...
D'autres points positifs dans ce roman, il n'en manque pas: Jack Randall n'est rien d'autre qu'un héros plus ou moins malchanceux qu ne désire qu'une chose, qu'on le laisse en paix; le rythme du récit, qui reste très soutenu tout du long, mais aussi l'intrigue qui est digne des meilleurs polars et dont les éléments ne se dévolent qu'au fur et à mesure...
William Gibson est peut-être l'inventeur du cyber-punk, mais ce sont d'autres qui lui donnent ses lettres de noblesse. Michael Marshall Smith est un de ceux-ci et ce roman en est la preuve. Je le conseille à tous les passionés de SF, de romans glauques et de polars.